La vente d’articles d’occasion est une tradition aussi ancienne que le commerce lui-même. Mais comme tous les achats, elle a évolué au fil du temps et couvre aujourd’hui un large éventail de besoins et de souhaits.
Un peu d’histoire
Le marché des œuvres d’art antiques, des meubles et autres curiosités de grande valeur est devenu populaire pendant la renaissance. Plus tard, elle a conduit à l’essor des maisons de vente aux enchères haut de gamme, comme Sotheby’s et Christie’s, fondées dans les années 1700.
Le XXe siècle a vu arriver un essor des offres plus modestes. C’était l’ère des friperies, des vendeurs de véhicules d’occasion, ou encore des vide-greniers. Puis Internet est arrivé.
Occasion en ligne
Le lancement d’eBay en 1995 a totalement disrupté le marché. Soudain, un revendeur particulier a eu accès à une base de clients bien plus large. Cela a entraîné une augmentation de la demande, même pour les articles les plus étranges. Mais tout le monde ne souhaite pas vendre ses objets. Et la question de la confiance est toujours présente. Pour des objets de faible valeur, le risque est limité. Mais pour des articles plus coûteux, les enjeux sont plus importants. Que faire si les produits que les acheteurs reçoivent ne répondent pas à leurs attentes ? C’est là qu’interviennent des experts.
Revendeurs haut de gamme
Vestiaire Collective, basé en France, est un retailer spécialisé dans la vente de produits de luxe de seconde main. Le site emploie du personnel formé à l’identification des contrefaçons. Sa proposition de valeur ? Les vendeurs obtiennent le meilleur prix pour leurs articles d’occasion, tandis que les acheteurs se sentent protégés et peuvent acheter en toute confiance.
Mais si le marché de l’occasion est une aubaine pour les acheteurs, qu’en est-il des marques ? Que pensent-ils du marché de l’occasion ? Certains se lancent dans l’aventure.
Par exemple, en mars 2020, Kering, propriétaire notamment de Gucci, Bottega Veneta, Alexander McQueen et Balenciaga, a acquis une participation de 5% dans Vestiaire Collective. De nombreux retailers de mode ont vu leur activité diminuer l’année dernière. Alors que Vestiaire Collective a connu une croissance de plus de 100 %. Pendant ce temps, des marques externalisent le « recommerce ».
Le recommerce en tant que service
Depuis 2017, Trove fournit des « achats circulaires » en tant que service à de nombreuses grandes marques. La liste de ses clients comprend Levi’s, Patagonia, ou encore Lululemon. Patagonia s’est appuyé sur Trove pour lancer sa vitrine numérique Worn Wear. Son fonctionnement ? Les clients rapportent leurs vêtements « encore en bon état » dans un magasin ou par courrier et reçoivent un crédit en retour. Pendant ce temps, Levi’s a utilisé Trove pour créer Levi’s SecondHand. Ces deux exemples illustrent parfaitement la manière dont les marques peuvent permettre à leurs clients d’éviter que les vêtements ne finissent dans les décharges… et de montrer qu’elles ont un rôle à jouer dans la préservation de l’environnement.
Pourquoi les consommateurs adorent le recommerce
Les personnes qui revendent sur des sites comme Videdressing, ou Collector Square en tirent un bénéfice certain : de l’argent. Mais les acheteurs aussi peuvent en tirer profit à plusieurs niveaux. Ils peuvent, entre autres :
- Économiser de l’argent : les articles d’occasion sont proposés à un prix réduit. Il permet également aux amateurs de marques de luxe disposant d’un budget plus modeste d’accéder à des collections autrement inaccessibles.
- Contribuer à leur échelle à préserver l’environnement : acheter d’occasion permet de faire « circuler » les articles. La confection de mode utilise énormément de ressources ; les consommateurs, bien conscients des problèmes environnementaux, répondent ainsi à leur désir de tendre vers plus d’éco-responsabilité en effectuant des achats de seconde main. Qui plus est 73% des millenials ont déclaré préférer acheter auprès de marques durables. Les retailers devront donc trouver de nouvelles façons de les courtiser, le recommerce en est une.
- Économiser de l’espace : la consommation consciente est au cœur de l’actualité. Les espaces de vie sont petits, notamment dans les grandes villes. Les acheteurs ne veulent plus accumuler de façon compulsive, ils veulent se « désencombrer ». Mais ils se sentent coupables lorsqu’ils jettent des objets. Le recommerce leur offre donc un moyen durable de vider leur placard.
Le recommerce est devenu si populaire que le marché des produits d’occasion vaut actuellement environ 28 milliards de dollars et devrait atteindre 64 milliards de dollars d’ici 2024.
Voyons pourquoi et comment davantage de marques devraient l’adopter.
Le recommerce en chiffres
Les projections de la croissance du commerce électronique sont énormes. Mais si vous creusez un peu, vous constaterez qu’il existe deux forces motrices essentielles. Les produits haut de gamme et les consommateurs jeunes. Considérez les données suivantes :
- Le marché de l’occasion de luxe croît quatre fois plus vite que le marché primaire du luxe, à raison de 12 % par an contre 3 %.
- Selon Coresight Research, les marchands du secteur du recommerce connaissent une croissance cinq fois plus rapide que les retailers vendant à prix réduit et 20 fois plus vite que le marché du retail au sens large.
- Selon le rapport annuel 2019 sur la revente de GlobalData, la Génération Z a le taux de croissance le plus élevé pour le commerce inversé. Les moins de 40 ans adorent dénicher des sacs à main, des bijoux, des vêtements et des chaussures d’occasion.
- Près d’un tiers des membres de la génération Z prévoit d’acheter un vêtement, une paire de chaussures ou un accessoire de seconde main rien qu’en 2020.
- Si les jeunes sont à l’origine de cette tendance, une étude récente a révélé que 56 % des personnes, toutes générations confondues, seraient prêtes à payer plus cher pour des produits durables.
- L’équivalent d’un camion poubelle de textiles est envoyé dans une décharge ou incinéré chaque seconde, selon la Fondation Ellen MacArthur, une ONG basée au Royaume-Uni qui promeut l’économie circulaire.
- Les consommateurs, en particulier les plus jeunes, veulent faire leurs achats auprès de marques soucieuses de l’environnement. thredUP, par exemple, estime avoir upcyclé 65 millions d’articles au cours des cinq dernières années (21 millions rien qu’en 2018) évitant ainsi à ces articles d’être mis en décharge.
Options de traitement du recommerce
L’un des plus grands défis du marché de la seconde main est la gestion des retours – souvent traités comme des retours aveugles. Il s’agit de la logistique inverse par essence. La question est de savoir si vous vous en chargez en interne ou si vous l’externalisez.
Vestiaire Collective dispose d’un processus personnalisé en plusieurs étapes qui permet de vérifier si les articles sont authentiques ou contrefaits. Des détaillants comme Patagonia utilisent un service (Trove) pour traiter les retours et gèrent un microsite distinct pour les articles usagés. Alors quel mode opérationnel choisir ?
Voici quelques questions pour vous aider à prendre une décision :
- Combien d’articles pensez-vous recevoir ?
- Où les traiterez-vous ?
- Quelle est votre capacité de traitement ?
- Combien d’étapes y a-t-il dans le processus ? Celui-ci comprendra-t-il le nettoyage et des éventuelles réparations ?
- L’avoir que vous accorderez au client dépendra-t-il de l’état de l’article ?
- Comment allez-vous déterminer le prix de vente ?
- Souhaitez-vous une expérience de marque totalement intégrée (lister les articles d’occasion à côté des articles neufs) ou vendre les articles d’occasion sur un microsite séparé, comme le fait par exemple la marque pour enfant Jacadi, avec son programme Seconde vie ?
Quel est le rôle d’un système de gestion des commandes dans le recommerce ?
Pour les détaillants qui choisissent de gérer les retours de marchandises en interne ou d’externaliser certaines opérations (comme le nettoyage et les réparations), un système de gestion des commandes (OMS) flexible peut être utile. Comme tout autre processus d’exécution, vous pouvez l’utiliser pour orchestrer chaque étape, par exemple :
- Initier un retour aveugle
- Regrouper les articles pour les expédier à votre centre de traitement
- Gérer les étapes manuelles telles que les contrôles de qualité (de manière similaire aux services à valeur ajoutée)
- Suivre les articles tout au long du processus.
- Déclencher des événements dans d’autres systèmes (tels que votre ERP ou CRM)
- Déclencher des notifications au personnel et aux clients
- Rendre automatiquement l’article disponible en ligne lorsqu’il est prêt à être revendu.
Ainsi, vous pouvez élaborer le processus qui convient le mieux à votre entreprise et aux attentes de vos clients.
Comment allez-vous explorer le recommerce ?
Les jeunes acheteurs apprécient les marques durables. Alors que les clients à forte valeur ajoutée aiment échanger des articles pour pouvoir acheter votre dernière collection. La question est donc la suivante : voulez-vous maîtriser l’intégralité du processus ou utiliser un service tiers ?
Avec un système de gestion des commandes adapté, vous pouvez gérer tous les éléments de logistique inverse qui rendent le recommerce possible. Le plus difficile est de traiter les articles d’occasion. Mais une fois que vous aurez réglé les détails, vous aurez une occasion unique : créer des relations à vie avec des clients qui se soucient de ce qu’il advient des vêtements après en avoir profité.
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